Tuesday, 23 March 2010

Une Chronique Scandaleuse de Stéphane Guillon - A Scandalous Chronicle from Stéphane Guillon

France Inter - Lundi 22 Mars 2010
Le jour après le deuxième tour des élections régionales, Eric Besson, (Ministre de l’Immigration, Intégration, Identité Nationale et Solidarité) était un des invités de France Inter pour discuter les résultats. Juste avant qu’il vienne au micro, Stéphane Guillon a fait cette chronique.
La Chronique de Stéphane Guillon
Dans quelques minutes nous allons accueillir le grand vainqueur de ces élections régionales Monsieur Eric Besson. Il y a quelques mois le Front National était sub-claquant, au bord de la faillite, de la dissolution pure et simple. Aujourd’hui c’est un parti relancé, revigoré, une vraie force qui compte. Comment ce miracle a-t-il été possible ? Voici l’histoire folle d’un homme travaillant depuis des années dans le plus grand secret pour son unique mentor Jean Marie Le Pen.
Eric Besson la Mata Hari de la politique française. Tout commence dans les années quatre vingt. Après avoir échoué au concours de l’ENA, le jeune Eric emprunte quinze milles francs à sa grand-mère pour s’offrir une pleine page dans le journal Le Monde afin de trouver un boulot.
Jean Marie Le Pen, qui depuis des mois recherche une taupe, un espion dormant, pour infiltrer ses adversaires politiques répond à l’annonce et s’entiche immédiatement du petit Besson. Tout chez Eric séduit le leader frontiste. Son physique d’abord, à la fois passe partout et antipathique, des yeux de fouine, un menton fuyant, un vrai profile à la Iago, idéal pour trahir! L’homme doit se faire détester rapidement. Ses origines en suite, naissance au Maroc, mère libanaise, idéales pour expulser des étrangers sans avoir l’air d’y toucher.
Le plan diabolique de Jean Marie Le Pen est un coup en trois bandes. Eric doit infiltrer le Parti Socialiste, démissionner avec fracas pour passer chez Nicholas Sarkozy, et une fois au gouvernement, manœuvrer pour relancer les thèses du Front National. Tout est calculé, pensé dans les moindres détails, pour endormir les adversaires. Même la vie privée d’Eric Besson, son mariage avec Sylvie Brunel, une géographe baba cool et écolo, travaillant dans l’humanitaire est une couverture. Eric consent à cette union mais jure infidélité, une des rares promesses qu’il tiendra.
La vie d’une taupe est difficile. Besson, qui n’a jamais connu son père, aime par-dessus tout le clan Le Pen, une véritable famille de substitution. La chaleur des diners à Montretout, Jean Marie racontant ses souvenirs d’Algérie et imitant comme personne le bruit de la gégène, les chants militaires scandés au désert, les verres jetés par dessus les épaules, le bruit des bottes qui claquent, les dobermans aboyant dans le jardin.
Devenu membre du Parti Socialiste en 93 toute cette ambiance manquera cruellement au petit Eric. Au PS il souffre, tout l’insupporte, la folie de Ségolène, l’autoritarisme de Martine, la coquetterie d’Hollande se teignant les cheveux dans les toilettes de la rue de Solferino. On le tutoie, on l’appelle camarade, on lui offre des roses pour son anniversaire. Seul l’humour de Georges Fréches lui rappelle l’ambiance de Montretout.
Un jour, en pleine ascension de la Roche de Solutré, une ballade qu’il déteste, il craque, appelle Jean Marie et il lui dit « j’envie d’être avec vous à la fête de Jeanne d’Arc ». En Février 2007, au bord de la dépression nerveuse, Eric quitte enfin le PS pour rejoindre Nicholas Sarkozy. En Janvier 2009 il réalise son rêve en décrochant le Ministère de l’Immigration. Au soir de son premier charter il appelle Jean Marie en larmes « ça y est » dit-il, « je l’ai fait », l’élève dépasse le maitre.
Fin 2009, les deux premières phases du plan ayant fonctionnées à merveille, la dernière entre en vigueur. Organiser un débat sur l’identité nationale afin de remettre au goût du jour les thèses de l‘FN. C’est l’appel de Montretout, une idée lumineuse prise par Jean Marie Le Pen, après avoir écouté du Wagner et salué son buste préféré, celui à petite moustache.
Pour débattre Eric Besson réquisitionne les Préfectures. Les gens pourront en s’y exprimer sans peur, s’y lâcher totalement. C’est un énorme succès tout est la faute des noirs et des arabes. Jamais le FN n’a eu un si bon attaché de presse au sein d’un gouvernement UMP. La parole se libère, Hortefeux dérape, Gérard Longuet se dévoile, la bête est de retour, le phœnix renait de ces cendres. Fort de ce succès, le combat continue. La taupe du FN vient d’annoncer qu’il souhaitait garder son post à l’immigration. En vérité c’est un coup à quatre bandes, Marine Le Pen présidente, Besson premier ministre, Zemmour à la culture pour une France pure et blanche et sans délinquance et sans burkas et sans rapports.
Commentaires
Stéphane Guillon, comme souvent, a eu une bonne idée humoristique. De faire imaginer Eric Besson comme une taupe pour le FN a une certaine logique fantastique. Son débat concernant l’Identité Nationale a mal tourné, et c’est vrai que, sans intention, il a mobilisé les supporters de la FN. Mais aussi, comme souvent, Stéphane Guillon est allé trop loin quand il s’est plongé dans certains détails. Comme suggérer que M. Le Pen est un nazi, ou un partisan d’Hitler, et par association M. Eric Besson aussi, est, à mon avis, un abus du rôle de l’humoriste. Mais quand le chef de Radio France M. Jean Luc Hees a réagit, il a survolé ce grand abus en disant :
« Jean-Luc Hees s'est excusé notamment à propos de l'attaque physique de Guillon envers Besson ("des yeux de fouine [...] le montant fuyant"). Une attaque qu'il ne juge "pas conforme aux valeurs du service public". "Les critiques sur le physique des personnes n'ont pas lieu d'être sur Radio France", a précisé Jean-Luc Hees ».
Depuis Lundi 22 Mars personne n’a répété, ni fait leurs excuses pour les remarques de Stéphane Guillon concernant M. Le Pen et les Nazis. Certes tout le monde a peur de faire déclencher un procès de diffamation!
Mardi matin Stéphane a essayé de se justifier dans une chronique pas très drôle est plus discret.
Quand on apprend une langue l’humour est le sujet le plus difficile à comprendre. Cette chronique amusante et scandaleuse a été la première sur France Inter que j’ai bien compris des le début à la fin, ainsi elle a un statu particulier pour moi. Mais il faut dire que je connais plusieurs personnes qui trouvent Stéphane Guillon inacceptable et ne l’écoutent plus.
Pour en savoir plus
Regardez la vidéo de Stéphane:
http://www.dailymotion.com/video/xco20f_le-pen-besson-et-zemmour_fun?start=123
Regardez la réponse d’Eric :
http://patricklozes.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/03/22/besson-denonce-la-derive-de-guillon-d-autres-denoncent-la-de.html
Rencontre les politiciens
Jean Marie Le Pen http://en.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Le_Pen
Georges Fréches http://en.wikipedia.org/wiki/Georges_Fr%C3%AAche
Marine Le Pen http://en.wikipedia.org/wiki/Marine_Le_Pen
Eric Zemmour http://en.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Zemmour
Qui est Stéphane Guillon ? http://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phane_Guillon

France Inter - Lundi 22 Mars 2010
It was the day after the second round of the regional elections and Eric Besson ( Minister for Immigration , Integration, National Identity and Solidarity) was one of the guests of France Inter invited to discuss the results. Just before he came to the microphone Stéphane Guillon presented this piece.
The Chronicle of Stéphane Guillon
In a few minutes we are going to greet the great winner of these regional elections Mister Eric Besson. A few months ago the National Front was finished, on the edge of bankruptcy, purely and simply about to disband. Today it is a party re-launched, reinvigorated a real force which counts. How has this miracle been made possible? Here is the crazy story of a man working for years in the greatest secrecy for his only mentor Jean Marie Le Pen. Eric Besson, the Mata Hari of French politics.
It all began in the eighties. After having failed the entrance exam to ENA (Ecole National d'Administration) the young Eric borrowed fifteen thousand francs from his grandmother to take out a full page advert in the newspaper Le Monde in order to find a job.
Jean Marie Le Pen, who for months was looking for a mole, a sleeper, in order to infiltrate his political adversaries, replied to the advert and immediately took to the little Besson. Everything about Eric seduced the leader of the National Front. Firstly his physique, at the same time unremarkable and distasteful, with a weasel’s shifty eyes and receding chin, a real profile of an Iago, ideal for betrayal. The man should make himself rapidly detested. After that his origins, born in Morocco with a Lebanese mother, ideal for expelling foreigners without having the air of being involved.
The diabolical plan of Jean Marie Le Pen was a three stage strike. Eric must infiltrate the Socialist Party, noisily resign in order to join Nicholas Sarkozy, and once in government, manoeuvre himself to re-launch the ideas of the National Front. Everything was calculated, thought out in the smallest details to lull his adversaries. Even the private life of Eric Besson, his marriage with Syvie Brunel, a geographer, cool and ecological, working for humanitarian organisations, was a cover. Eric agreed to the union but swears infidelity, one of the rare promises that he will keep.
The life of a mole is difficult. Besson, who never knew his father, likes above all the Le Pen clan, a true substitute family. The warmth of the dinners at Montretout, Jean Marie recounting his memories of Algeria and imitating to perfection the sound of a portable generator, the military songs chanted out rhythmically to the desert, the glasses thrown over the shoulder, the sound of boots clicking, the Dobermans barking in the garden.
Having become a member of the Socialist Party in 93 little Eric cruelly missed this entire atmosphere. In the PS everything irritated him, the madness of Ségoléne, the authoritarianism of Martine, the coquetry of Hollande, dying his hair in the toilets of the rue de Solferino. They used the familiar form when they addressed him, they called him comrade and they gave him roses for his birthday. Only the humour of Georges Fréches, recalled the atmosphere of Montretout.
One day in the middle of climbing up the Roche de Solutré, a walk which he detested, he cracked, called Jean Marie and said to him “I want to be with you at the festival of Joan of Arc”. In February 2007, on the edge of a nervous breakdown, Eric finally left the Socialists to join Nicholas Sarkozy. In January 2009 he realised his dream by becoming the Minister of Immigration. In the evening of his first charter he called Jean Marie in tears” that’s it” he said, “I’ve done it”, the pupil overtook the master.
At the end of 2009, the first two phases of the plan having functioned marvellously, the last was activated, to organise a debate on National Identity, in order to bring to the fore the ideas of the National Front. It was an order from Montretout, an inspired idea from Jean Marie Le Pen that he had after listening to Wagner and saluting his favourite bust, the one with the little moustache.
To run the debate Eric Besson requisitioned the Prefectures. The people, able to express themselves on the subject without fear, let go totally. It was an enormous success, everything is the fault of the Blacks and the Arabs. Never has the National Front had such a good press officer at the heart of a UMP government. Free speech is the order of the day, Hortefeux comes unstuck, Gérard Longuet unveils himself, the beast is back, the phoenix rises from the ashes. Strengthened by this success the battle continues. The mole for the National Front announces that he wishes to keep his post at Immigration. In truth it is a four stage strike, Marine Le Pen president, Eric Besson prime minister, Zemmour at culture for a France pure and white and without delinquents and without burkas and without sexual relations!
Commentary
Stéphane Guillon, as he often does, had a good idea for a satirical piece. To paint a picture of Eric Besson as a mole for the National Front has a certain fantastic logic. His debate concerning National Identity has gone wrong and it is true that without intending it, he has mobilised the supporters of the National Front. But also, as often happens, M.Guillon went too far when he dived into certain details. To suggest that M. Le Pen is a Nazi, or a supporter of Hitler, and by association Eric Besson as well, is in my opinion an abuse of the role of a humorist. But when the head of France Radio M. Jean-Luc Hees reacted he sailed over this great abuse in saying:
“ Jean-Luc Hees excused himself notably concerning the attack on M. Besson’s physique by Guillon (“ the eyes of a weasel [……] the receding chin”). An attack that he judges does not conform to the values of public service”. “Criticisms of an individual’s physique have no place on France Radio”, Jean-Luc Hees clarified.”
Since Monday 22 Mars nobody has repeated or apologised for the remarks of Stéphane Guillon about M. Le Pen and the Nazis. Almost certainly everyone is afraid of launching an action for defamation of character.
Tuesday morning Stéphane tried to justify himself in a piece which was not very funny and more discrete.
When you learn a language humour is one of the most difficult things to understand. This amusing and scandalous piece was the first that I understood well from beginning to end and it therefore has a special status for me. But it must be said that I know several people who find Stéphane Guillon unacceptable and don’t listen to him any more.

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